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L’objet de votre désir et comment l’obtenir

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 21 October 2011

Une nouvelle étude de neuroéconomie du Neuro élucide le processus décisionnel

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Une nouvelle recherche rĂ©vèle les arcanes de la prise de dĂ©cision. Les oiseaux choisissant entre des arbustes fruitiers et des investisseurs nĂ©gociant des valeurs mobilières ont le mĂŞme dĂ©fi fondamental – faire des choix optimaux dans un environnement prĂ©sentant divers coĂ»ts et avantages. Une Ă©tude de neuroĂ©conomie de l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al – le Neuro de l’UniversitĂ© 69ČČĘÓƵ, montre que le cerveau emploie deux rĂ©gions et deux processus distincts pour Ă©valuer des «ĚýstimulusĚý» ou «ĚýbiensĚý» (par exemple des arbustes fruitiers), par opposition Ă  Ă©valuer les «ĚýactionsĚý» nĂ©cessaires pour obtenir l’option dĂ©sirĂ©e (par exemple les trajectoires de vol vers les arbustes). L’étude, dont les conclusions sont publiĂ©es dans la plus rĂ©cente Ă©dition de Journal of Neuroscience, a Ă©tĂ© financĂ©e par les Instituts de recherche en santĂ© du Canada. Elle permet d’approfondir les connaissances sur la fonction du cerveau, mais aussi de mieux traiter et comprendre les effets des atteintes au lobe frontal, qui peuvent ĂŞtre une caractĂ©ristique d’affections neurologiques communes, qu’il s’agisse de l’AVC, du traumatisme cĂ©rĂ©bral ou de la dĂ©mence.

La prise de dĂ©cision – choisir l’option la plus valable, gĂ©nĂ©ralement en privilĂ©giant une action – exige d’établir des comparaisons de la valeur. Or, la façon dont le cerveau procède Ă  ces comparaisons fait dĂ©batĚý: la valeur est-elle liĂ©e Ă  l’objet mĂŞme ou Ă  l’action nĂ©cessaire pour obtenir cet objet? Choisissons-nous entre la chose que nous dĂ©sirons ou entre les actions Ă  prendre? Le modèle dominant de prise de dĂ©cision propose que les comparaisons de valeur se produisent en sĂ©rie, l’information sur la valeur de stimulus contribuant aux actions (le système moteur du corps). «ĚýCette Ă©tude cherchait Ă  comprendre comment le cerveau utilise de l’information sur la valeur pour prendre des dĂ©cisions entre diffĂ©rentes actions et entre diffĂ©rents objetsĚý», explique la chercheuse principale de l’étude, Dre Lesley Fellows, neurologue et scientifique au Neuro. «ĚýLa conclusion surprenante et nouvelle est qu’en fait ces deux mĂ©canismes de choix sont indĂ©pendants l’un de l’autre. Ce sont des processus distincts dans le cerveau par lesquels l’information sur la valeur guide les dĂ©cisions, selon que le choix porte sur des objets ou sur des actions.Ěý» Dre Fellows voit souvent des patients prĂ©sentant une atteinte au lobe frontal, oĂą se situent les rĂ©gions de prise de dĂ©cision dans le cerveau. Ěý«ĚýCette conclusion jette une nouvelle lumière sur ce qui se passe dans le cerveau de mes patients et pourrait engendrer de nouveaux traitements et de nouvelles façons pour les soigner et gĂ©rer leurs symptĂ´mes.Ěý»

«ĚýMalgrĂ© l’ubiquitĂ© et l’importance de la prise de dĂ©cision, nous disposions jusqu’à maintenant d’une comprĂ©hension limitĂ©e de son fondement dans le cerveauĚý», de dire Dre Fellows. «ĚýPsychologues, Ă©conomistes et Ă©cologistes Ă©tudient la prise de dĂ©cision depuis des dĂ©cennies, mais les neuroscientifiques ne s’y intĂ©ressent que depuis peu. Pour les cliniciens, ce dĂ©sintĂ©rĂŞt relatif est Ă©tonnant; neurologues et psychiatres associent depuis longtemps un manque de jugement Ă  des Ă©tats allant de la dĂ©mence Ă  la toxicomanie.Ěý»ĚýLes mauvaises dĂ©cisions que prennent de tels patients peuvent avoir des consĂ©quences dĂ©sastreuses pour la sociĂ©tĂ© et les mener devant l’appareil judiciaire, et affligent et dĂ©savantagent les patients et leurs proches. «ĚýCe champ d’études constitue un changement de paradigme dans notre perspective sur les troubles du lobe frontal. Nous savons depuis longtemps que les patients prĂ©sentant une atteinte du lobe frontal ont du mal Ă  s’organiser et Ă  planifier pour atteindre des objectifs. Or, cette nouvelle recherche permet de constater qu’une lĂ©sion au lobe frontal rend malaisĂ©s le choix d’un objectif prĂ©fĂ©rĂ© ou le fait de se rappeler ce qu’on dĂ©sire vraiment. Cela pourrait expliquer les choix imprĂ©visibles, impulsifs ou inappropriĂ©s que font parfois certaines personnes.Ěý»

L’étude a examinĂ© l’apprentissage axĂ© sur la valeur d’actions et la valeur de stimulus chez des patients prĂ©sentant une lĂ©sion au lobe frontal. «ĚýÉtudier une zone atteinte du cerveau fournit de l’information particulièrement solide pour prouver si cette zone est indispensable Ă  une fonction particulièreĚý», de dire Dre Fellows. Deux groupes de patients prĂ©sentant une atteinte de diffĂ©rentes parties des lobes frontaux ont jouĂ© Ă  des jeux oĂą ils apprenaient Ă  choisir entre deux actions (les mouvements de torsion d’une manette) ou entre des objets (des jeux de cartes). Ils gagnaient ou perdaient de l’argent Monopoly selon leurs choix et apprenaient graduellement quels choix Ă©taient les meilleurs.Ěý La capacitĂ© des personnes ayant une atteinte du cortex orbitofrontal Ă  faire le bon choix de stimulus (le meilleur jeu de cartes) Ă©tait perturbĂ©e, mais elles pouvaient choisir normalement entre diffĂ©rentes actions. En revanche, des personnes ayant une atteinte dans une rĂ©gion distincte du lobe frontal – le cortex cingulaire antĂ©rieur dorsal – avaient le dĂ©ficit contraire. Elles n'Ă©taient pas aussi bonnes pour choisir entre deux actions ayant des valeurs diffĂ©rentes, mais elles pouvaient choisir entre des objets aussi bien que des participants sans lĂ©sion au cerveau. Ces rĂ©sultats indiquent que le cortex orbitofrontal joue un rĂ´le important dans la liaison de stimulus Ă  leurs valeurs relatives subjectives et que le cortex cingulaire antĂ©rieur dorsal joue un rĂ´le similaire dans la sĂ©lection d’une action fondĂ©e sur la valeur. Il semble que le cerveau ait des systèmes au moins en partie distincts pour prendre une dĂ©cision entre des actions et des objets.

«ĚýComme clinicienne, mes patients Ă©clairent la recherche que je mène et, comme chercheuse, mes travaux me guident sur la façon de mieux traiter et prendre en charge les patients, et me font mieux comprendre la fonction du cerveau.Ěý» Des Ă©tudes reconstituant la filière neuronale du processus dĂ©cisionnel chez des patients prĂ©sentant une lĂ©sion au lobe frontal montrent que des outils de neurosciences cognitives peuvent permettre de comprendre ce comportement complexe et Ă©largir les perspectives sur les maladies marquĂ©es par une dysfonction du lobe frontal.

Dre Fellows es directrice par intĂ©rim du DĂ©partement de neurologie et neurochirurgie, UniversitĂ© 69ČČĘÓƵ, et neurologue au Neuro. Elle est chercheuse-boursière du Fonds de recherche en santĂ© du QuĂ©bec et a reçu nombre de bourses durant sa carrière, dont une bourse Rhodes. Cette spĂ©cialiste reconnue en neurosciences cognitives a pour principal champ d’investigation les fondements cĂ©rĂ©braux de la prise de dĂ©cision. Elle s’intĂ©resse aussi au rĂ´le des lobes frontaux dans la rĂ©gulation de l’émotion, l’expression des traits de personnalitĂ© et la reprĂ©sentation de l’information passĂ©e et future.

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L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©alĚý

L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al, le Neuro, est un centre mĂ©dical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. Cet institut de recherche et de formation rattachĂ© Ă  l’UniversitĂ© 69ČČĘÓƵ est au cĹ“ur de la mission en neurosciences que s’est donnĂ©e le Centre universitaire de santĂ© 69ČČĘÓƵ. FondĂ© en 1934 par le rĂ©putĂ© Dr Wilder Penfield, le Neuro est reconnu dans le monde entier pour la manière dont il intègre la recherche, des soins prodiguĂ©s avec compassion aux patients et la formation de pointe, autant de facteurs sans lesquels la science et la mĂ©decine ne pourraient progresser. Ses chercheurs sont des chefs de file mondiaux dans les neurosciences cellulaires et molĂ©culaires, en imagerie cĂ©rĂ©brale, en neurosciences cognitives ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et des troubles neuromusculaires. Dans son budget de 2007, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a fait de l’Institut neurologique de MontrĂ©al un des sept centres d’excellence du Canada, ce qui a lui a permis d’obtenir 15 millions de dollars pour financer ses recherches et ses activitĂ©s de commercialisation dans le domaine des maladies neurologiques et des neurosciences.

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Les Instituts de recherche en santé du Canada

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Les Instituts de recherche en santĂ© du Canada (IRSC) sont l'organisme du gouvernement du Canada chargĂ© d’investir dans la recherche en santĂ©. Leur objectif est de crĂ©er de nouvelles connaissances scientifiques et de favoriser leur application en vue d'amĂ©liorer la santĂ©, d'offrir de meilleurs produits et services de santĂ©, et de renforcer le système de santĂ© au Canada. ComposĂ©s de 13 instituts, les IRSC offrent leadership et soutien Ă  plus de 14Ěý100 chercheurs et stagiaires en santĂ© dans tout le Canada.

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