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À l'instar des nouveau-nés, les ovules envoient des signaux lorsqu'ils sont « affamés »

Des chercheurs canadiens percent les secrets liés à la croissance des ovules et à leur fertilité
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 9 April 2018
Chez l’humain, tout comme chez les autres mammifères, les cellules reproductrices féminines – appelées ovocytes ou ovules – ont besoin de nutriments pour croître et pour rester fertiles. On sait que les ovules puisent leurs nutriments dans de petits tubes, sorte d’extensions membranaires, servant à l’alimentation des cellules (appelés filipodes). Les filipodes émergent des petites cellules entourant l’ovule et doivent franchir un mur épais qui enrobe ce dernier pour le nourrir. Jusqu’à tout récemment, les scientifiques ne savaient pas vraiment à quel moment ni comment les filipodes se formaient.
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Cependant, une Ă©quipe de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© 69ČČĘÓƵ (IR-CUSM) dirigĂ©e par le professeur Hugh Clarke, vient de dĂ©couvrir qui est aux commandes lorsqu’il est temps de nourrir un ovule en pleine croissance. Les chercheurs ont Ă©galement dĂ©couvert comment s’effectuait la communication entre les cellules et comment se dĂ©roule la formation des filipodes.
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Il s’avère que l’ovule est responsable de sa propre croissance et que ses aptitudes à communiquer sont très développées. Lorsqu’il est temps de se procurer de la nourriture, l’ovule envoie un signal aux petites cellules environnantes. Au fur et à mesure que se poursuit sa croissance et que son besoin de nourriture augmente, l’ovule envoie à ces cellules environnantes le message de produire davantage de filipodes.
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Les résultats de leur étude, publiée récemment dans Current Biology, permettent d’approfondir notre compréhension de la fertilité féminine.
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Le rĂ´le dynamique de l’ovuleĚýĚý
L’étude en question a rĂ©vĂ©lĂ© que les facteurs de croissance en provenance des ovules – et plus particulièrement l’un d’eux, connu sous le nom de facteur 9 de diffĂ©renciation de croissance –sont Ă  l’origine de la multiplication des filipodes et du processus de croissance. Ces facteurs agissent directement sur le mĂ©canisme gĂ©nĂ©tique des cellules folliculaires entourant l’ovule. Ces dĂ©couvertes ont mis l’ovule au centre de son propre processus de croissance, mentionneĚý professeur Clarke.
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« Nous dĂ©montrons dans cette Ă©tude que l’ovule joue un rĂ´le actif dans la crĂ©ation du microenvironnement dont il a besoin pour poursuivre son dĂ©veloppement», explique professeur Clarke, auteur principal de l’étude et chercheur au sein du Programme en santĂ© de l'enfant et en dĂ©veloppement humain (SEDH) Ă  l’IR‑CUSM, ainsi que professeur et directeur de recherche au DĂ©partement d’obstĂ©trique et gynĂ©cologie de l’UniversitĂ© 69ČČĘÓƵ.
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« Nous avons observé que l’ensemble du processus de développement de l’ovule ainsi que son interaction avec son environnement n’est pas statique; il est très dynamique », ajoute la première auteure de l’étude, Stephany El Hayek, qui était étudiante au doctorat dans le laboratoire du professeur Clarke au moment de l’étude.
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Des pistes pour mieux préserver la fertilité
L’équipe a également remarqué que, chez les souris, lorsque les femelles vieillissent, les petites cellules entourant l’ovule produisaient moins de filipodes. Les scientifiques savent que les ovules des femmes plus âgées ont moins de succès pour ce qui est d’avoir des bébés en santé, mais ils ignorent encore pourquoi il en est ainsi. Les recherches du professeur Clarke offrent une nouvelle piste de recherche à cet égard.
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Se pourrait-il qu’il en soit ainsi parce que les petites cellules entourant l’ovule ne réussissent pas à produire suffisamment de filipodes lorsque ce dernier vieillit? « La réponse à cette question, sur laquelle travaille en particulier l’équipe du professeur Clarke, pourrait un jour permettre d’accroître la fertilité, voire de la préserver plus longtemps chez la femme, à un âge plus avancé », commente le chercheur.
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« La compréhension de la manière dont l’ovule interagit avec son environnement nous permettra de nous assurer que les ovules en croissance conservent leur fertilité. Une connaissance approfondie de ce phénomène peut aussi nous amener à mettre au point des techniques visant à assurer la croissance en laboratoire d’ovules, dans le but de préserver la fertilité chez les femmes ayant eu un cancer », conclut professeur Clarke.
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Au sujet de l’étude
L’étude Mammalian oocytes locally remodel follicular architecture to provide the foundation for germ line-soma communication a été co-écrite par Stephany El-Hayek, Qin Yang, Laleh Abbassi, Greg FitzHarris, et Hugh J. Clarke. doi.org/10.1016/j.cub.2018.02.039
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Ces travaux de recherche ont été financés par Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development, au Department of Health and Human Services, National Institutes of Health, États-Unis (R21HD086407), les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
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À propos de l’Institut de recherche du CUSM
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© 69ČČĘÓƵ (IR CUSM) est un centre de recherche de rĂ©putation mondiale dans le domaine des sciences biomĂ©dicales et de la santĂ©. Établi Ă  MontrĂ©al, au Canada, l’Institut, qui est affiliĂ© Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© 69ČČĘÓƵ, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santĂ© 69ČČĘÓƵ (CUSM) – dont le mandat consiste Ă  se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communautĂ©. L’IR-CUSM compte plus de 420 chercheurs et près de 1 200 Ă©tudiants et stagiaires qui se consacrent Ă  divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santĂ© Ă©valuative aux sites Glen et Ă  l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral de MontrĂ©al du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des dĂ©couvertes destinĂ©es Ă  amĂ©liorer la santĂ© des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du QuĂ©bec – SantĂ© (FRQS).
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LĂ©gendeĚý:ĚýL’image montre un ovocyte (au milieu) en pleine croissance qui est entourĂ© d’un large anneau fluorescent colorĂ© en vert, lui-mĂŞme bordĂ© de plusieurs petites cellules folliculaires (en rouge) dont les noyaux sont colorĂ©s en bleu. Les fines structures vert-vif ressemblant Ă  des fils sont les filipodes servant Ă  l’alimentation des cellules, qui se dĂ©veloppent Ă  partir des cellules folliculaires quand ils reçoivent des signaux de l'ovocyte.
CrĂ©dit : Qin Yang, associĂ©e de recherche (image capturĂ©e par microscopie confocale Ă  la Plateforme d'imagerie molĂ©culaire de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© 69ČČĘÓƵ)
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