69ÈÈÊÓƵ

Le coin des résidents

Des résidents de 69ÈÈÊÓƵ témoignent en toute franchise pour le bulletin THRIVE. Veuillez consulter la page anglaise pour obtenir les témoignages publiés en anglais.
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Hivers 2021

Rester actif pendant la °ùé²õ¾±»å±ð²Ô³¦±ð et la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð

Catherine BoutetRepenser le bien-être en °ùé²õ¾±»å±ð²Ô³¦±ð — Le »åé´Ú¾± de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð COVID-19
par la Dre Catherine Boutet, R3, médecine interne

La °ùé²õ¾±»å±ð²Ô³¦±ð est connue comme étant difficile. Elle exige de longues journées qui deviennent de longues nuits. On nous demande régulièrement plusieurs sacrifices afin d’apprendre, car nous devenons des médecins hautement qualifiés et compatissants. En tant que médecins résidents, nous acceptons ces sacrifices parce qu’être médecin est notre rêve, et nous savons qu’un jour, nous verrons la lumière au bout du tunnel. Pour beaucoup d’entre nous, les exigences de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð ont augmenté les difficultés de la °ùé²õ¾±»å±ð²Ô³¦±ð, et malheureusement certains verront cette lumière s’affaiblir.

Au CUSM, la formation habituelle en médecine interne a évolué à plusieurs niveaux. Alors que les rotations de base se poursuivent, le redéploiement vers les services liés à la COVID et l’USI est devenu le nouveau programme d’urgence. En raison de la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð, l’enseignement quotidien au chevet des patients, les cours de groupe, les séances de formation par simulation et les événements sociaux sont reportés jusqu’à nouvel ordre. De plus, les médecins résidents qui débutent n’ont pas encore rencontré leurs homologues expérimentés, ce qui signifie une atténuation des liens cruciaux d’amitié qui unissaient les médecins dans la solidarité. Les effets à long terme de ces changements sur les médecins restent inconnus. Au cours la deuxième vague de COVID-19, un questionnaire (le Maslach Burnout Inventory) a été utilisé auprès des résidents en médecine interne de 69ÈÈÊÓƵ. Les résultats ont démontré que 25 % des médecins estimaient que la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð les durcissait et 28 % se sentaient plus durs depuis le début de leur °ùé²õ¾±»å±ð²Ô³¦±ð en médecine interne.

Ces résultats nous préoccupent profondément. En tant que résidente en chef, je sais que ces résultats sont très réels parce que je vois et ressens également le stress accru causé par la ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Le redéploiement constant, l’exposition fréquente au COVID et l’isolement prolongé de ma famille et de mes amis sont beaucoup de »åé´Ú¾±s à gérer, en plus d’une formation déjà épuisante pour devenir spécialiste. En tant que résidente en chef qui valorise le bien-être, je voulais tendre la main et entrer en contact avec nos résidents à distance. Je devais innover. J’ai décidé de lancer un »åé´Ú¾± virtuel de bien-être, avec l’intention d’améliorer la communication et les relations entre collègues, ainsi que le bien-être en général. Nous y sommes parvenus grâce à un »åé´Ú¾± réalisé en équipe pour la santé et la mise en forme et l’utilisation du jeu The Outbreak. Chaque médecin traitant ou résident contrôlait son personnage dans le jeu à travers leurs pas et exercices relevés du monde réel et synchronisés par Apple Santé, Google Fit, Fitbit, Apple Watch, etc. Les participants ont utilisé leurs pas et d’autres exercices pour s’unir dans un objectif commun ; pour combattre les zombies virtuels. Au total, nous avons profité de la participation de 150 médecins traitants ou en °ùé²õ¾±»å±ð²Ô³¦±ð. Les médecins résidents en chef des hôpitaux locaux : l’Hôpital Royal Victoria, l’Hôpital général de Montréal et l’Hôpital général juif ont formé les équipes. De plus, les équipes pouvaient se rencontrer virtuellement et se connecter en utilisant des salles de jeux, de clavardage, alors qu’elles marchaient, pratiquaient le vélo et couraient ensemble pour vaincre les zombies. Ce forum a créé une plateforme de discussion et de partage de mots motivants et encourageants entre les médecins résidents et traitants.

Le questionnaire post-»åé´Ú¾± de bien-être a montré que les résidents se sentaient plus énergiques et moins durs après le »åé´Ú¾±. Les résidents ont également déclaré se sentir plus actifs physiquement et engagés avec leurs collègues. Après avoir discuté avec les résidents, nous avons identifié certains éléments qui pourraient expliquer le résultat positif de ce »åé´Ú¾±. Tout d’abord, les médecins résidents en chef ont créé au hasard les équipes, ce qui a favorisé la formation de nouvelles alliances entre les médecins traitants, résidents en chef, expérimentés, et débutants des trois sites. De nombreux résidents ont estimé que la répartition au hasard des médecins traitants dans les équipes et leur participation avait contribué à créer des liens avec les mentors à un niveau plus personnel. Enfin, le »åé´Ú¾± divertissant a bien été accueilli et a aidé à insérer une énergie positive dans l’environnement stressant. Les résidents se sentaient moins isolés et plus connectés avec les autres.

Les médecins résidents et traitants se battent contre la COVID-19 depuis près d’un an. L’impact de cette lutte sur nos professionnels de la santé s’est certainement fait sentir à plusieurs niveaux et des effets à plus long terme peuvent être ressentis. Des idées créatives peuvent servir à promouvoir les relations saines entre collègues afin de nous aider à retrouver le sentiment de communauté hospitalière que nous chérissions depuis longtemps avant cette ±è²¹²Ô»åé³¾¾±±ð. Ainsi, utiliser les plateformes numériques pour les activités d’équipe afin de réunir efficacement les résidents de toute la ville, les aider à se sentir connectés pendant cette période d’isolement important. Je pense que ce »åé´Ú¾± a eu un impact positif, qui va au-delà des participants. En effet, ce »åé´Ú¾± pourrait devenir unÌýévénement annuel du département visant à promouvoir le bien-être et agrémenter la charge de travail alors que les stagiaires s’efforcent de prendre soin d’eux et de leurs patients.

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Automne 2017

Réflexions sur mes débuts comme résidente en chirurgie

Par Maria Aboukhalil, R3 en chirurgie généraleÌý

Maria Aboukhalil

Lorsque j’ai commencé ma °ùé²õ¾±»å±ð²Ô³¦±ð en chirurgie générale, j’étais déterminée à continuer de travailler très fort. Je me souviens avoir pensé que j’étais immunisée contre la fatigue, et qu’être résidente en chirurgie, ça voulait dire sacrifier mes intérêts personnels. J’ai arrêté les activités que j’aimais, comme faire du sport, cuisiner et passer du temps avec mes parents et amis. Pendant quelques mois, j’ai refusé d’écouter mes proches qui me disaient qu’il n’y avait plus d’équilibre entre mon travail et ma vie personnelle, et que l’hôpital devenait toute ma vie. J’ai rejeté leurs commentaires du revers de la main, en me disant que l’équilibre était secondaire pour l’instant. Toutefois, ignorer ce que j’aimais n’a pas fait de moi une meilleure résidente, comme je l’espérais. Au contraire, six mois après mes débuts, j’ai vu dans le miroir une résidente fatiguée qui ne se reconnaissait plus et qui était près de l’épuisement. Il fallait que ça change. J’ai appris à mieux organiser mon temps à l’hôpital pour pouvoir continuer à faire les choses que j’aime une fois à l’extérieur. J’ai recommencé à m’entraîner, ce qui m’apportait plus d’énergie que j’en dépensais, j’ai redécouvert la scène culinaire de Montréal, j’ai passé plus de temps avec mes amis et ma famille dès que mon horaire le permettait, et j’ai retrouvé mon sourire.

La chose la plus importante que j’aie apprise en cette première année de °ùé²õ¾±»å±ð²Ô³¦±ð, c’est que pour prendre soin des autres, il faut d’abord prendre soin de soi.Ìý

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